samedi, 03 décembre 2016 00:00

Interjuniorat franciscain 18-20 novembre 2016

Alors que le Pape François refermait la porte Sainte pour clôturer le Jubilé de la miséricorde divine en ce dimanche 20 novembre 2016, nous jeunes religieux(e) franciscains (e), nous retrouvions en week-end d’interjuniorat élargi près d’Avignon, la « cité des Papes ». Notre objectif : creuser avec frère Fréderic-Marie, ofm, comment Saint François et Sainte Claire avaient en leur temps imploré et expérimenté cet  Amour  infini de Dieu pour toute créature.

Etant donné notre nombre élevé, 25 frères et sœurs de la famille franciscaine (14 de vœux temporaires et 11 de vœux perpétuels, nous avons été logés dans quatre lieux différents : les Clarisses de Montfavet, lieu de notre rencontre, le couvent des franciscains, chez les sœurs de Saint François d’Assise et chez les sœurs de Saint Frai à Avignon.

Le premier jour, le frère Fréderic-Marie a commencé son exposé en nous partageant ses expériences personnelle de vie religieuse qui ont marqué sa vie de foi et de consacré, surtout celle vécue  auprès des enfants de rue. En abordant le thème de la miséricorde, frère Fréderic-Marie a  centré son propos sur l’épisode de la rencontre de saint François et du lépreux dans le testament et dans les biographies.
Reprenant l’auteur M. Bartoli, il a rappelé que « les lépreux avaient été les déclencheurs de la conversion de François ». Et, c’est « le Seigneur qui le conduisit parmi eux. Saint François les soigna de tout son cœur et fit miséricorde avec eux ». Nous avons découvert d’une façon nouvelle la richesse des écrits franciscains pour notre vie franciscaine aujourd’hui. La légende des trois compagnons souligne de façon intéressante que François, après avoir baisé la main du lépreux, reçoit de lui un baiser de paix. François a fait l’expérience de la miséricorde de Dieu vis-à-vis de lui-même et de ses frères.  A la fin de sa vie, François est malade et cherche à transmettre le cœur, l’expérience de sa vie à ses frères. Il évoque sa conversion à travers la rencontre avec le lépreux. «  Du passage de l’amertume, de l’insupportable à la douceur de l’esprit et du corps ». La miséricorde dans les écrits de François et Claire est invoquée pour aussi désigner la relation d’un ministre à ses frères « si les ministres sont prêtres, ils leur imposeront une pénitence, avec miséricorde… » Invitation à servir sans dominer.

      

Le frère Fréderic-Marie a souligné que François n’a pas fait des grandes choses pour faire miséricorde aux lépreux : il ne leur a pas construit des maisons… mais il a fait miséricorde en vivant avec eux.  En s’appuyant sur les textes d’évangile, Frère Fréderic-Marie nous a rappelé que Jésus est le visage de la miséricorde du Père. Et la miséricorde c’est cherché le bonheur du pécheur. Ce n’est pas seulement une action de Dieu mais son Etre même. « Dieu est Amour »  Elle s’accomplie  dans le salut et la paix. C’est un attribut de Dieu, il nous sauvera par sa seule miséricorde. La miséricorde est un don à recevoir, à imploré, à espéré.

A la fin de sa conférence, frère Fréderic-Marie a souligné que dans notre vécu de la miséricorde envers les plus pauvres, nous devons les aider à devenir sujet de leur parole, partisans de leur propre histoire car "quand l’oreille qui écoute est trop proche de la main qui donne il n’y a plus d’égalité de parole. Nous devons désapprendre pour apprendre à entendre. Nous  vider un peu de nos idées, de notre savoir, de nos préjugés en allant vers ceux qui vivent des situations de précarité. A nous de laisser la place à leur initiative car la rencontre est un long apprentissage et le pauvre a quelque chose a nous donné et a nous apprendre. Que toutes nos rencontres soient vécues dans un esprit de minorité."

Le samedi soir, une veillée de miséricorde a eu lieu avec la communauté des sœurs Clarisses. Les membres de la famille franciscaine étaient invités. Chacun a pu devant le Saint Sacrement exposé, adorer, implorer le Seigneur de nous apprendre à accueillir cet  Amour infini pour nous-mêmes et pour tous  les hommes.

Dimanche dans la matinée après la Messe, En petits groupes, nous avons pu souligner les différents points qui nous ont marqués. Voilà ce qui est ressorti lors des remontées : «  Désapprendre pour apprendre à entendre ; Se laisser laver les pieds comme François qui reçoit un baiser du lépreux ; On ne peut pas aller tout seul vers les pauvres ; Réciprocité- proximité ; Souffrir avec-être avec ; Respect de la dignité de la personne ; Recevoir la joie des pauvres ; Ecoute ; Croire en la miséricorde de Dieu ; Don ;Passer de l’amertume à la douceur ; Joie de la rencontre ; Que veux tu que je fasse pour toi ?Théologie fragile ; l’écoute des pauvres source d’espérance ; Servir sans dominer… »

Les questions qui ont surgi :
 Comment mettre cela en valeur dans notre vie ? Comment être des témoins de la miséricorde ? L’urgence de l’Evangile n’est elle pas aussi de répondre aux besoins matériels ? Nos communautés ne se protègent-elles pas trop au risque de passer à côté de la charité ? Comment maintenir le lien de la réciprocité ? Comment faire la miséricorde avec l’autre ?

Frère Fréderic-Marie conclut en répondant : « Le temps est supérieur à l’espace. Une relation demande du temps, de l’équilibre, de la relecture… On n’est «  des handicapés de la relation », on apprend de nos erreurs. Le pauvre fait éclater nos communautés, nous divise…  il faut des moments de grâce préparés par un vrai  dialogue communautaire. On n’est pas des assistants sociaux… » Comment restons-nous vivants aux milieux de toutes ces contradictions ? Quelle image on n’a de soi en tant que religieux(e) ? En quoi sommes-nous prophétiques ?

Après le repas de midi, à des heures très différentes chacune dans la paix et la joie de la rencontre à pu se rendre à la gare pour rejoindre nos communautés respectives. Comme fmm nous étions 7 sœurs de 7 nationalités ; Et dans l’ensemble 25 frères et sœurs de 13 nationalités. La prochaine rencontre aura lieu au mois de mars à Paris chez les Bénédictines de Montmartre. Merci Seigneur pour le don de la vocation franciscaine.
                          

Srs  Cleeve KIBANGOU et Magali JAULIN fmm


 

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